CHOSES ENTENDUES / LAURENT ROCHELLE

Jeudi 1er janvier 2009 // LINOLEUM

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Titre : Choses entendues
Artiste : Laurent Rochelle
Genre : improvisations
Durée : 41’ / 11 titres
Signe particulier :solo
Instruments : clarinette basse
La course
Le village endormi
La dernière note m’emportera
Paysages sous le vent

Prix : 7 euros

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CD proposé en pochette cartonnée sérigraphiée et numérotée.

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CHRONIQUES DU DISQUE

Improjazz

C’est avec la lucidité d’un jeune sage que Laurent Rochelle a entrepris l’enregistrement de ces onze pièces de clarinette basse solo. Sont à nouveau à l’oeuvre ici, tout ce qui nous avait séduits dans conversations à voix basse : simplicité, instinct, générosité. Jamais aride, toujours fertile, la musique de choses entendues ne dévoile que l’essentiel d’un souffle ami, aimant. Plus de re recording ici mais une expression libre, délestée, évidente. Apaisante pourrait-on dire tant est admirable chez le clarinettiste le soin apporté à faire vivre le son ou la mélodie dans sa fibre naturelle, essentielle. Il peut ainsi naviguer, seul mais rassembleur, léger mais profond, vers des destinations dorées et bienveillantes. Nous serons toujours là pour l’accueillir.

Luc Bouquet.

La clarinette basse de Laurent Rochelle garde le souvenir des musiques de l’est et demande à l’improvisation les moyens de continuer et d’organiser sa rêverie. La musique nous est donnée dans un triptyque de carton écru sérigraphié par Manu Collao avec une encre rouge qui brille en paillettes sous une lumière frisante. Il faut rendre justice à chacune des images musicales de Laurent Rochelle.

La première tourbillonne pensivement, la seconde souffle sur la lame de l’anche, la troisième convoque les harmoniques avec un visage égal, méditatif et sans prétention. La quatrième cliquète de slaps. La cinquième chante d’une voix éraillée, elle est un peu fatiguée et vacille à la fin après un cri. La sixième, diphonique, tournoie comme un derviche encouragé par les assistants. La septième s’envole avec simplicité, figurant l’angoisse et le plaisir un peu étranglés qui nous prennent à regarder un oiseau qui plane. La huitième unit les graves et les aigus sous les espèces de la retenue et de la lenteur. La neuvième est une danse dont les notes rebondissent comme des pieds sur le parquet. La dixième marche sans éveiller personne, attentive au calme de la nuit. A la onzième, le musicien jongle avec les notes transformées en petites balles colorées, une fille danse peut-être devant, ce serait encore mieux.

Laurent Rochelle aime répéter les notes ou les phrases pour s’assurer de les avoir dites comme il faut et sentir tout le plaisir qu’elles peuvent donner. Il a su dans ce court cd (35’) allier l’identité de chaque morceau, exposée dès les premières notes et conduite avec justesse jusqu’à son terme à l’unité de l’ensemble, précieuse collection de vignettes autant qu’études pour clarinette basse et imaginaires.

Noel Tachet

Infratunes, nov 2005

Deux ans après avoir fait défiler les instruments sur Conversations à voix basse, Laurent Rochelle accepte de concéder son exclusivité à la clarinette basse sur Choses entendues.

Mais à ses propres conditions, se frottant toujours aux limites du matériau auquel il s’est promis pour mieux fantasmer le recours à d’autres instruments : saxophone soprano sur La vieille femme de pierre, par exemple, ou digeridoo, dont les nappes forment, sur Paysages sous le vent, un blues de terres australes.

L’approche de la clarinette, si elle n’est plus expérimentale, multiplie en tout cas les essais frondeurs. Chocs des clefs - visant l’abstraction (Claquements d’ailes) ou accompagnant la mélodie (Transits) -, gargarismes laissant s’échapper quelques notes intrusives (En surface), ou échos fragmentés d’un souffle originel clair, recomposé ensuite selon un ordre aléatoire (Le signal).

Si les touches successives apportent la couleur originale de l’ensemble, c’est dans les gestes que l’on repère la qualité de Choses entendues. Le mouvement impose un charisme, et le charisme impose l’écoute. Rassuré, Rochelle ne cesse de gagner en densité au fil des secondes d’Oscillations, étoffe la texture de sa musique lorsqu’il y jette des propositions.

Jusqu’à surprendre et trouver une troisième voie, convainquant, sur Prends ma main, le fond et la forme de concéder une place de choix à un autre principe venu compléter le tandem : l’élan.

Chroniqué par Grisli


JAZZOSPHERE,mai 2006

« Onze pièces courtes présentées de manière brute, sans édulcorant ou mise en garde.Laurent Rochelle sculpte la matière et lui donne corps progressivement. On assiste alors en spectateur privilégié, à la visite de l’atelier du plasticien : chaque pièce décline sa sève, l’ouvrage se batit avec patience te obstination. On ressent parfois la solitude du créateur, celle qui fait naître dans son esprit les matières et les couleurs, celle qui fait germer aussi sa créativité sans borne. Une introspection à découvrir sans risque »

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